Nous ne sommes pas à Copenhague mais bien à Toulouse où l'on voit de plus en plus de vélos cargos !
Les familles ci-dessous habitent du côté de Camille Pujol, sur les hauteurs, et elles nous parlent de leur mode de transport préféré dans un article paru dans le journal de l'association Vélo. Cette rencontre a été un régal !
"Des vélos au square Marius Pinel, en haut
de l'avenue Camille Pujol ? Mais quelle idée saugrenue Déjà ça
grimpe et puis en transportant des enfants... ils doivent être un
peu fous ces Toulousains ? Delphine, Blanche, Boris et Fred,
accompagnés de leurs enfants, ont pourtant bien la tête sur les
épaules. Leur enthousiasme à raconter leur vie à vélo cargo
mérite d'être partagé afin de faire connaître ce mode de
transport pratique, agréable et convivial !

Le vélo cargo s'est progressivement imposé
pour ces trois familles, malgré leur domicile dans un quartier
surplombant le centre de Toulouse. Cette drôle de bicyclette, munie
d'une caisse à l'avant où deux enfants peuvent prendre place, est
pourtant devenue un standard pour les familles hollandaises ou de
Copenhague. Le vélo n'était pourtant même pas une évidence pour
tous à l'origine. Delphine avoue ne pas trop avoir d'expérience en
ville à vélo mais ses idées écolos la poussent à se renseigner
sur les alternatives à la voiture. C'est naturellement qu'elle se
tourne vers le vélo cargo. Elle vend donc sa voiture et achète un
modèle à assistance électrique « sans essai, direct ».
Fred, son compagnon, conserve un deux- roues motorisé pour des
déplacements plus importants. Blanche, de son côté, a été
intriguée puis séduite en voyant régulièrement une dame qui non
seulement transportait deux enfants dans la caisse à l'avant mais
aussi deux autres sur elle dans une écharpe de portage ! Un essai
chez des amis et hop elle acquiert un vélo cargo à assistance
électrique pour la ville, tout en conservant les deux voitures dans
le foyer. Boris, quant à lui, cycliste convaincu et assidu, achète
d'occasion (800€) un vélo cargo sans assistance (l'assistance
électrique ce n'est pas dans sa philosophie) pour ses déplacements
au quotidien. Pour les trajets plus importants, il partage avec deux
autres voisins une camionnette. Ce nouveau moyen de locomotion en
ville est synonyme pour eux trois de nouveau mode de vie, en
privilégiant la proximité, les petits commerces et moyennes
surfaces, reléguant l'hyper à l'état d'exception voire de lointain
souvenir !
La facilité de circulation, de
stationnement sont des arguments avancés par tous. Bien sûr, il est
difficile d'égaler la souplesse d'un vélo ordinaire et le vélo
cargo subit puissance 10 les difficultés habituelles des cyclistes.
Les chicanes sont des obstacles souvent infranchissables qui
empêchent l'utilisation de pistes tel le Canal du Midi par endroits
! Ces aménagements se révèlent pourtant très importants car
difficile pour une voiture de doubler un vélo cargo. Les trottoirs
partagés deviennent aussi des lieux compliqués
(bordures, mobiliers urbains, pas de continuité...). La relative
fragilité de certaines pièces (direction, caisse) demande une
vigilance accrue sur les obstacles comme les trous, poteaux...
La maniabilité est en revanche un aspect
positif. Pas besoin d'être rugbyman, peu importe le gabarit pour
conduire les 50 kg à vide de l'engin. « Pour des femmes
petites c'est parfait, c'est stable et pas très difficile »
précise Delphine, enthousiaste. Il y a tout de même une petite
habitude à prendre, en particulier aux intersections où il est plus
difficile de s'avancer pour regarder mais aussi en virage où la
longueur du vélo accentue les mouvements sur le guidon. Quant aux
files de voitures, impossible de les remonter, ce réflexe de
cycliste est à oublier !

En revanche, devant l'école, non seulement
il n'y a aucun problème de stationnement (il suffit de l'attacher à
lui- même) mais en plus « ce qui est génial c'est que tout le
monde te regarde » explique Blanche. Fred de rajouter « les
gens viennent te parler, je kiffe ». Boris est plus réservé
et apprécie moins la curiosité qu'il suscite, « ça me gêne »
précise -t-il. Ce qui est sûr c'est que les gens se renseignent,
sont intrigués, posent des questions. Pour beaucoup, l'annonce du
prix (2500-3000€ pour un VAE neuf, à partir de 1500€ pour un
classique) s'avère rédhibitoire, pourtant ce n'est pas grand -chose
quand cela permet de remplacer un véhicule dans le foyer. L'argument
économique n'a d'ailleurs pas été totalement étranger lors de ce
choix pour les familles.
Cette curiosité des gens se manifeste aussi
par plus de respect de la part des automobilistes, « la
cohabitation s'avère plus facile qu'avec un vélo classique ,
il y a moins d'impatience et d'agressivité».
Finalement les plus heureux sont les
enfants, les gamins adorent et sont plus calmes explique Blanche.
Fred ajoute qu' « avant c'était un enfer de les ramener
de l'école, ils se disputaient. Mais là, ils sont devant et
participent même au trajet puisqu'ils doivent être attentifs et ne
pas trop bouger dans les virages ».
Le vélo cargo s'avère être une solution
adaptée pour les familles à entendre ces trois là séduites et
positives. Si elles font encore figure d'exception dans la ville
rose, ces jolis vélos s'y multiplient à vue d'oeil. Les
quelques dizaines d'exemplaires en commande chez le principal
revendeur local sont un signe encourageant !"